10 choses que j'aurais aimé savoir sur la télépratique avant la crise sanitaire de la COVID-19

Avant la crise sanitaire, j'avais offert des interventions en ligne à mes clients dans une optique de facilité et de complémentarité aux services que j'offrais déjà en clinique. Ces services étaient principalement destinés aux parents (guidance parentale) ou aux enfants plus vieux dont les interventions consistaient en des conversations, ne nécessitaient pas de manipulations, étaient plus cognitives, etc..

La situation de la COVID-19 a incité beaucoup de professionnels comme moi à aller plus loin dans le monde de la télépratique avec les enfants dans un contexte où cela était devenu la seule avenue thérapeutique disponible.

Je me suis dit: Pourquoi pas?

« Une intervention en télépratique, c'est mieux que pas d'intervention du tout »

C'est ce que je pensais, jusqu'à ce que j'offre assez de sessions par la voie de la télépratique pour réaliser que je me trompais.

« La télépratique ce n'est pas un service de seconde main, mais bien un service différent avec une grande valeur potentielle, lorsqu'utilisée dans le bon contexte. »

Bien que la télépratique ne se prête pas à tous les types de clientèle et besoins, j'ai réalisé que c'est un service qui peut être efficace et apprécié.

« Un service que j'aurais dû intégrer à mon offre de service depuis longtemps.»

Pourquoi je ne l'avais pas réalisé avant aujourd'hui?

Parce que j'avais une vision stéréotypée de la télépratique

« c'est juste jaser à l'écran»

Je n’avais pas suffisamment réfléchi à son potentiel, ni considéré offrir des services formels par télépratique parce que je n'en saisissais pas les possibilités.

Ainsi, voici 10 choses que j'aurais aimé savoir sur la télépratique avant la COVID-19.

1. Pas nécessaire d'utiliser un ordinateur du bureau.

On peut offrir et recevoir la télépratique sur un téléphone intelligent, une tablette ou même plusieurs appareils en même temps pour accéder à différentes perspectives.

2. Pas nécessaire de rester assis sur une chaise devant un bureau ni rester au même endroit toute la séance.

Avec un positionnement stratégique ainsi qu'un peu d'espace devant nous, on peut se lever, danser, bouger, ... L'enfant peut aller dans sa chambre, sa cuisine, son salon, dehors... 

De même, je ne suis pas obligée de rester dans mon bureau. Je peux offrir la télépratique de tout endroit que je juge confidentiel, par exemple : ma salle de thérapie dans laquelle je peux montrer des mouvements et bouger avec l'enfant. 

3. Il y a une grande demande pour les services à distance.

La télépratique c'est pratique ! Encore une fois, même hors de la situation de la pandémie, la télépratique permet l’accès à des services professionnels à des familles qui ne pourraient se déplacer physiquement en clinique ou qui n'ont pas accès à des services localement. Ceux-ci ne sont que deux scénarios parmi beaucoup d'autres.

4. Les possibilités technologiques sont surprenantes.

Dans ma tête, une visioconférence était comme un échange simple sur les médias sociaux (messenger, facetime, skype).  Une conversation visuelle via un écran, mais sans plus.

La réalité? Il y a énormément de fonctions technologiques qui offrent des avenues d'intervention avec beaucoup de potentiel: 

• Partager mon écran
• Accéder à l'écran de mon client
• Donner le contrôle de ma souris à mon client
• Prendre le contrôle de la souris de mon client
• Montrer mes documents sur mon bureau ou mes gestes en gros plan avec une caméra spéciale
• Discuter par écrit avec les parents en même temps que je leur parle à l'écran
• Utiliser des cartes interactives sur le web dans lesquelles l'enfant peut déplacer des images
• ...

5. Les familles ont plus de facilité à intégrer les conseils et les activités au quotidien entre les séances

Étant donné que les capacités sont travaillées dans l'environnement de l'enfant, il est plus facile pour les familles de généraliser leurs apprentissages parce qu'ils l'ont déjà vu et l'ont déjà fait.

Par exemple, pour faciliter l'apprentissage de manger plus lentement et proprement, je suis présente au repas du soir avec la famille sur une tablette appuyée sur la bouteille de ketchup. Je pose des questions. Je fais des rappels et des suggestions. Je modélise ce que les parents pourraient dire au prochain repas du soir.

Un deuxième exemple : pour développer notre posture, nous avons fait des marches d'animaux dans le salon.  Comme l'enfant et le parent a déjà fait les mouvements dans leur vrai salon, ça sera plus facile pour eux de les refaire par eux-mêmes.

6. Ça sauve du temps.

Planifier une séance de télépratique, c'est plus exigeant qu'une séance en personne parce qu'il faut prévoir les imprévus. Il n'y a pas possibilité d'aller chercher rapidement un autre jeu comme en clinique. Par contre, avec l'expérience, on devient plus rapides et efficaces. On récupère nos plans B lors de l’intervention suivante; on sauve alors du temps, car il y a moins d’équipement à sortir, à désinfecter et à ranger.

7. La télépratique me permet d'explorer d'autres intérêts professionnels.

Étant personnellement reconnue pour offrir des services aux jeunes autistes, cette clientèle constitue ma clientèle principale en clinique. Bien que j'adore cette clientèle, j'ai également d'autres intérêts cliniques dont l'aide offerte aux adultes en développement professionnel par des approches de coaching. La télépratique me permet maintenant de servir cette clientèle que je ne pouvais pas recevoir en clinique à cause de son décor plus "enfant". Je connais aussi une professionnelle du réseau de la santé publique dans un programme en déficience motrice 0-5 ans, qui a développé une pratique privée parallèle en télépratique avec des enfants ayant des troubles d'apprentissages.

8. Les enfants aiment la technologie.

On ne se le cachera pas, les enfants sont généralement partants lorsque de la technologie est impliquée. Les adolescents se sentent aussi moins confrontés /contraints dans leurs activités de la vie quotidienne de me rejoindre en ligne plutôt que de venir en personne en clinique.

9. L'accès à la clientèle que je peux désservir n'est plus limitée par la géographie locale et la quantité de services que ma clinique peut offrir n'est plus limitée par le nombre de salle disponibles dans ma clinique ou le nombre de professionnels en recherche d'emploi dans ma région.

Mon offre de service en télépratique peut maintenant rejoindre toutes les familles qui se trouvent dans la province de Québec. La télépratique est vraiment une belle avenue pour les professionnels qui ont leur clinique loin des grands bassins de population qui leur permet maintenant l'accès à une plus grande clientèle.

De même, les cliniques qui souhaitent grandir et multiplier leurs services peuvent maintenant engager des professionnels de partout dans la province ce qui leur permet une croissance sans limite.

10. La télépratique, j'aime ça moi aussi :-)

En somme, peut-être n'as-tu pas encore considéré inclure la télépratique dans ton offre de services...mais au moins maintenant, tu sais ce que j'aurais voulu savoir pour faire un choix éclairé en lien avec la télépratique.

Ah oui...voici une autre chose que j'aurais aimé savoir avant de me lancer.

• Quelles sont les clientèles qui peuvent bénéficier des services à distance?
• À qui pourrais-je offrir mes services pour avoir assez de clients? 

Si tu as la même question, je t'invite à télécharger gratuitement cette liste de 15 clientèles idéales à servir avec la télépratique pour t'aider à planifier ton offre de service. 😀⁣

A+

Josiane 💕

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